Tout d\u2019abord, une petite piq\u00fbre de rappel : Starship<\/em>, c\u2019est ce projet un peu fou men\u00e9 par la soci\u00e9t\u00e9 SpaceX – et surtout par son CEO, l\u2019ing\u00e9nieur et homme d\u2019affaires m\u00e9galomane Elon Musk, qui a pour objectif de ramener l\u2019Homme sur la Lune, et surtout sur Mars avant la fin des ann\u00e9es 2030. Une fois op\u00e9rationnel, le concept devrait aussi servir \u00e0 effectuer des vols suborbitaux autour de la Terre, permettant de rejoindre n\u2019importe quel point du globe en un temps record.<\/p>\n\n\n\n Avec une hauteur de pr\u00e8s de 120 m, une masse au d\u00e9collage de 5000 tonnes, une capacit\u00e9 de charge utile de plus 100 tonnes pour les versions cargo, et 100 personnes pour les versions habit\u00e9es,\u00a0 et surtout une pouss\u00e9e au d\u00e9collage de 76 m\u00e9ganewton (cela correspond au poids exerc\u00e9 par une masse de 7.6 millions de kg\u00a0!), ce lanceur super-lourd bat tous les records \u00e9tablis par des monstres tels que la fus\u00e9e Saturn V (qui a emmen\u00e9 \u00e0 plusieurs reprises des humains sur la Lune), la navette spatiale ou encore le r\u00e9cent lanceur SLS, dans lequel la NASA fonde ses espoirs de reposer le pied sur la Lune. Le principe de fonctionnement du lancement est assez simple\u00a0: au d\u00e9collage, le booster (situ\u00e9 sous le Starship<\/em>) d\u00e9livre la pouss\u00e9e n\u00e9cessaire pour amener le Starship a des hautes altitude et vitesse. Une fois vid\u00e9, le booster se s\u00e9pare du vaisseau, celui-ci allume ses moteurs et termine la phase de propulsion.<\/p>\n\n\n\n Les lanceurs Falcon9<\/em> sont d\u00e9j\u00e0 c\u00e9l\u00e8bres pour leur atterrissage autonome (et m\u00eame leur amerrissage sur des plateformes agit\u00e9es par la houle), mais le concept de Starship<\/em> est encore plus fou : apr\u00e8s s\u00e9paration du booster, celui-ci retombera vers la terre, avant de se faire attraper par des bras mobiles (oui, vous avez bien lu !) plac\u00e9s sur la tour de lancement d\u2019o\u00f9 il aura d\u00e9coll\u00e9 quelques minutes auparavant. Outre la r\u00e9utilisation du booster permise par ce syst\u00e8me, SpaceX vise \u00e0 atteindre des intervalles record s\u00e9parant deux lancements, ce qui permettra une cadence de tir tr\u00e8s \u00e9lev\u00e9e pour son utilisation en transport international. Outre ces performances d\u00e9mentielles qui font baver plus d\u2019un ing\u00e9nieur, SpaceX compte r\u00e9volutionner un autre aspect, comme le lanceur Falcon9<\/em> l\u2019a permis ces derni\u00e8res ann\u00e9es : le co\u00fbt du kilogramme en orbite. Totalement r\u00e9utilisable, le lanceur devrait permettre de l\u2019abaisser \u00e0 des valeurs inimaginables il y a 20 ans.<\/p>\n\n\n\n Depuis quelques ann\u00e9es, SpaceX<\/em> a produit plusieurs prototypes du vaisseau Starship<\/em> et du booster Superheavy<\/em>, mais n\u2019a test\u00e9 en vol que le Starship<\/em>. La s\u00e9quence de vol de ces tests \u00e9tait tr\u00e8s simple\u00a0:\u00a0le Starship devait d\u00e9coller, atteindre une altitude de 10 km, puis couper ses moteurs. Pour entamer sa descente, il se pla\u00e7ait alors \u00e0 l\u2019horizontale, afin de contr\u00f4ler sa vitesse et son attitude avec ses surfaces a\u00e9rodynamiques. A quelques centaines de m\u00e8tres du sol, il rallumait soudainement 2 moteurs, se repla\u00e7ant \u00e0 la verticale, pour enfin atterrir en toute s\u00e9curit\u00e9 \u2026 ou en tout cas tenter d\u2019y parvenir. En effet, les premiers tests se conclurent par l\u2019explosion du prototype, \u00e0 cause notamment d\u2019une trop grande vitesse \u00e0 l\u2019impact et de probl\u00e8mes d\u2019allumage moteur. Sur les 5 prototypes lanc\u00e9s, seul le dernier est arriv\u00e9 en un seul morceau. Ce succ\u00e8s a suffi \u00e0 convaincre Elon Musk du statut op\u00e9rationnel du Starship<\/em>, et \u00e0 lancer la phase de test du booster.<\/p>\n\n\n\n L\u00e0 o\u00f9 le r\u00f4le du Starship<\/em> est un peu subtil (propulsion, vol et man\u0153uvres orbitales, accouplement avec d\u2019autres modules, \u2026), le booster Superheavy ne fait pas dans la dentelle. Un seul mot d\u2019ordre\u00a0: puissance. Avec ses 33 moteurs Raptor<\/em> 2, ce gros cylindre n\u2019a qu\u2019un seul objectif dans la vie\u00a0: \u00eatre rempli de carburant et propulser le Starship en orbite. Bon, \u00e9videmment c\u2019est un petit peu plus compliqu\u00e9 dans les faits\u00a0: r\u00e9ussir \u00e0 coordonner 33 moteurs comme les raptors, ce n\u2019est pas une mince affaire\u00a0! Nombreux \u00e9taient ceux qui doutaient de la faisabilit\u00e9 d\u2019une telle puissance de feu. Mais encore une fois, SpaceX<\/em> a fait taire les critiques en r\u00e9ussissant une mise \u00e0 feu statique o\u00f9 31\/33 moteurs se sont allum\u00e9s et ont fonctionn\u00e9 de fa\u00e7on nominale. En fermant les yeux sur les 2 moteurs n\u2019ayant pas fonctionn\u00e9, Musk a tout naturellement d\u00e9cid\u00e9 de passer \u00e0 l\u2019\u00e9tape sup\u00e9rieure\u00a0: le vol orbital.<\/p>\n\n\n\n![\"\"](\"https:\/\/www.kotastro.be\/wp-content\/uploads\/2023\/03\/image-3.png\")
<\/a><\/a>